L'autonomie affective, qu'est-ce que c'est?

L’autonomie affective, d’un point de vue psychologique, qu’est-ce que c’est au juste? C’est ce que nous allons voir ensemble dans cet article.

L’autonomie affective, d’un point de vue psychologique, qu’est-ce que c’est au juste? C’est ce que nous allons voir ensemble dans cet épisode.

Prêt, c’est parti !

Dans le dernier épisode, nous avions parlé de résilience et des facteurs qui favorisent la résilience. Un autre facteur de résilience, qui, en fait, est une compétence personnelle, une dispositon psychologique, c’est l’autonomie affective.

Une personne autonome affectivement fait preuve d'une plus grande résilience qu’une personne qui ne l’est pas (une personne codépendante);

C’est quoi l’autonomie affective? Ça décrit un état de réelle liberté intérieure et affective. Ce n’est pas une liberté réactionnelle : “je fais ce que je veux”, ni une liberté autosuffisance qui s’affranchit des autres “je n’ai besoin de personne”.

Être libre intérieurement signifie ne plus être assujettis, prisonnier et esclave des influences internes (ses démons intérieurs, le passé, la confusion de ses émotions, ses interprétations erronées, ses propres biais de raisonnement etc.)

ou externes (le regard des autres, leur approbation et leur amour, leur reconnaissance, la sécurité que nous procure leur compagnie etc.)

Cette liberté intérieure apporte une joie, une sérénité et une paix durable.

Cette liberté vient en cheminant, en se connaissant soi-même,en cherchant la transparence, en cherchant la vérité en soi-même et avec les autres. Elle trouve une complétude enfin dans la quête spirituelle, et la relation que l’on a à la transcendance.

Quelles sont les signes que tu es en bonne voie d’autonomie affective?

SIGNE #1 : L'INTÉGRITÉ PERSONNELLE

Etre intègre c’est être entier. Càd qu’il n’y a aucune part, aucune ombre en toi que tu n’es pas prêt à confronter. Même si c’est désagréable, même si ça ne te met pas en valeur ou que ça dérange l’image du soi idéal que tu voudrais entretenir. C’est une forme de droiture intérieure qui privilégie la vérité au-dessus de l’auto-complaisance, n’est ni synonyme de critique ni d’indulgence. C’est chercher à se voir, à voir ses limites, telles qu’elles sont. A les admettre et à composer avec.

Cela décrit une capacité à regarder en soi, toute chose, en toute transparence. Une personne intègre est capable de tenir des conversations honnêtes avec elle-même, de se confronter à ses vérités qui dérangent, de pousser sa réflexion, de se remettre en question même quand c’est inconfortable.

Et surtout, cette intégrité te donne la force de réajuster ton comportement extérieur pour te mettre dans une démarche, douce mais ferme, de progression et d’évolution. Cela inclus la capacité à avoir des conversations honnêtes, même si elles sont inconfortables, avec les autres.

En un mot cela revient à ne pas mentir, ni à toi, ni aux autres.

Par exemple : réaliser que tu es dans une relation qui ne va nulle part, et que tu te mens à toi-même depuis le début, parce que tu n’as pas envie de te retrouver seul et que renoncer aux bénéfices qu’apporte cette relation dans ta vie t’inconfotre, c’est déjà un signe d’intégrité personnelle.

Ensuite, pour être entièrement intègre, tu vas devoir venir à bout de ta dissonance cognitive et agir en conséquence, sans tergiverser, te placer en victime, en critique et sans trouver des excuses.

Ton intégrité personnelle active ta force intérieure et est source de confiance en soi.

SIGNE #2 : PLAIRE A l’AUTRE NE FAIT PAS PARTIE DE TES PRIORITÉS

L’autre signe de l’autonomie affective est que tu ne te définis pas selon le regard que l‘autre pose sur toi : que ce soit un regard positif ou négatif. Tu en prends compte, bien sûr, les autres sont notre miroir et leur feedback est une source de croissance.

Mais la différence entre une personne dépendante et une personne autonome affectivement se situe dans le degré avec lequel elle cherche à gagner l’approbation, la reconnaissance, l’aval et l’amour de l’autre (surtout quand il y a un attachement affectif). Il n’y a pas ce besoin d’harmonie extrême et de fusion. Tu es assuré que tu ne seras pas aimé de tous et tu laisses aux autres la liberté de t’apprécier ou non.

Quand tu es en voie d’autonomie affective, toute ta dynamique relationnelle est LIBRE : tu n’es plus assoiffé, tu n’as plus un besoin excessif ni un vide intérieur à combler. Tu peux alors donner librement, refuser librement et réagir aussi librement.

Tu as aussi une liberté d’action et d’opinion, puisque tu te donnes le droit de déplaire : tu peux alors pousser ta réflexion en toute autonomie, t’exprimer et s’affirmer même dans ta différence.

SIGNE#3 : SAVOIR S'AUTO-APAISER

La capacité à s’auto-apaiser est le troisième signe de l’autonomie affective. Cette capacité découle d’une connaissance de soi, et d’une relation d’auto-compassion avec soi-même. C’est seulement quand tu cherches à te connaître, à explorer ce qui se passe réellement en toi, avec intégrité, que tu apprends à maîtriser ton monde intérieur au lieu de le laisser te maîtriser.

Autrement dit, les personnes ayant une autonomie affective vivent une certaine stabilité affective. Leurs états d’âme, et leur pulsions ne dominent pas sur eux. Mais c’est l’inverse qui se passe.

Si l’on prend les différentes part en soi comme une famille, une personne en dépendance affective est comme une famille où ce sont les enfants qui font la loi, les parents, dépassés, cèdent aux caprices, ou tombent dans l’extrême de violence. Mais en tous cas, sont incapable d’apaiser et de canaliser leur enfant.

Une personne autonome affectivement à l’inverse est comme une famille où les parents, posent les limites, les règles tout en se montrant bienveillants et protecteurs envers leur enfant.

SIGNE#4 : TU N’ES NI VICTIME, NI BOURREAU, NI SAUVEUR

L’autonomie affective se reflète dans ta capacité à n’être ni une victime qui se lamente sans possibilité d’action, ni un bourreau qui accuse, humilie ou prend le dessus, ni un sauveur qui cherche à prendre en charge, protéger et guérir les blessures de son/sa partenaire.

Comment tu sais concrètement que tu n’es pas dans ce triangle infernal?

Pose toi, sincèrement les questions suivantes :

  • Y a-t-il quelqu’un ou quelque chose à qui j’attribue ma souffrance? As-tu des pensées du style : si seulement IL/ELLE était différent(e), s’il//elle comprenait mieux, etc.

  • Est-ce que je me plains que les autres ne soient pas à la hauteur de mes attentes?

  • Est-ce que je me sens responsable du bonheur des autres?


Si tu réponds OUI à l’une de ces questions c’est que tu te positionnes encore dans un schéma de co-dépendance.

A l’inverse l’autonomie émotionnelle, c’est ta capacité à te prendre en charge toi-même et à te positionner dans un juste équilibre relationnel avec l’autre : ni en autosuffisance; ni en besoin de fusion. Ça veut dire que tu apprends à prendre ta responsabilité relationnelle. A faire des demandes claires, précises, à accepter que l’autre puisse aussi se positionner, changer d’avis,

A partir de là où te situes-tu dans l’autonomie émotionnelle? Dis-le moi dans les commentaires.


Catégories: Codépendance affective